Dans cette image austère et à la fois très simple, un dégradé de blancs accueille une profusion de formes géométriques qui se fondent les unes aux autres.
Au premier plan, quatre piquets noirs fabriqués par Laurence Escorneboueu, chacun surmontés d’un carré, d’un triangle, d’une croix et d’un rond, s’agencent en un alignement très théâtralisé.
Par la mise en scène de ces quatre symboles, l’artiste convoque aussi bien des formules mathématiques que le souvenir d’une manette de console vidéo, dont ils reproduisent, au moins pour trois d’entre eux, les touches.
La croix à la verticale, objet ritualisé, ajoute à l’inclination anagogique qui se dégage de l’ensemble. Ici la blancheur immaculée du ciel, des façades, des volets et des pâquerettes parsemant le gazon. Là un édifice à la structure multi-triangulaire qui pourrait être une église.
Reprenant également toutes les lignes architecturales que dessinent les deux bâtiments en arrière plan, ces totems s’intègrent harmonieusement au paysage.
L’image semble même s’articuler autour d’eux.
Laurence Escorneboueu a réalisé là une œuvre à l’intensité mystique, qui nous emporte dans un mouvement circulaire, du virtuel au réel, du réel au spirituel et du spirituel au virtuel.
Et peut-être, telles les formes géométriques et les formules mathématiques, dans une certaine quête de perfection.
Signes (2014)
Création/installation (quatre totems bois – 3m)
Photographie jet d’encre – Format 60x60